Par RCCAQ

C’est une belle histoire d’entrepreneurs que celle de Sylvie et Ghislain Charette. Une histoire de famille et de passion.

Ghislain Charette démarre sa carrière comme agent d’assurance. Après quelques années, il décide de devenir courtier et commence à distribuer des produits d’assurance commerciale en même temps qu’il agit à titre d’agent (un double rôle possible à l’époque). C’est le début d’une aventure captivante.

L’intérêt de M. Charette pour le courtage grandit rapidement, tout comme sa clientèle. Il choisit donc de quitter son emploi d’agent pour se consacrer à temps plein à son cabinet, en collaboration avec sa femme, Sylvie, qui devient ensuite elle-même courtière en assurance de dommages.

Passionné d’aviation depuis son enfance, M. Charette obtient sa licence de pilote privé en 1971, à l’âge de 18 ans. Pour joindre l’utile à l’agréable, il commence à s’intéresser à l’assurance en aviation et, rapidement, développe une clientèle dans ce secteur. Les affaires des Charette vont tellement bien dans cette spécialisation qu’ils décident de vendre leurs activités en assurance des particuliers et entreprises pour se concentrer sur le développement de leur clientèle en assurance aviation.

Ghislain et Sylvie décident même d’installer leur bureau sur le site de l’aéroport de Joliette, question de bénéficier de la proximité avec leur clientèle et de gérer l’aéroport en même temps !

La passion de l’aviation comme moteur de croissance

C’est grâce à la solide connaissance de l’aviation de M. Charette et de son épouse que le cabinet connait une belle croissance. Outre l’acquisition d’un petit portefeuille d’une trentaine de clients, les 1 200 clients actuels du cabinet ont été développés un à un, grâce à leur réputation. La connaissance intime de M. Charette des défis que rencontrent les pilotes et des particularités des différents avions permet d’offrir un niveau de conseil inégalé.

Certains clients ont d’ailleurs bénéficié de la passion de Ghislain à un niveau incomparable. Il y a quelques années, l’avion d’un d’entre eux s’écrase dans un lac à l’extérieur de la région de Montréal. Heureusement, le client est en mesure de contacter l’équipe de Charette Assurances. Ghislain n’hésite pas : « J’ai sauté dans un avion, avec un mécanicien et l’ajusteur d’assurance, pour me rendre sur les lieux de l’accident. Sur place, j’ai enfilé ma combinaison isolante, plongé à l’eau et, ensemble, nous sommes parvenus à renflouer l’avion et à le rétablir en bonne position. Nous sommes revenus à Montréal le lendemain, à bord de ce même avion que nous avions réussi à réparer temporairement ! »

Parlez-moi d’un courtier passionné!

Une affaire de famille

Les activités du cabinet font partie du quotidien de la famille Charette. Leurs enfants, Caroline et Évelyne, en entendent parler depuis toujours, et ce, jusqu’à susciter, chez eux aussi un intérêt indéniable pour le domaine.

Avec leurs deux filles bien en selle au sein du cabinet, Ghislain et Sylvie sont maintenant convaincus d’avoir trouvé la relève qu’ils ont tellement cherchée. Malgré quelques offres d’achat, les Charette ont choisi de conserver leur entreprise. « Nous ne voulions pas nous départir de notre cabinet. Nous adorons notre travail, Sylvie et moi, et maintenant que nos filles sont avec nous, nous sommes encore plus enthousiastes. Nous travaillons pour elles et nos petits-enfants, maintenant ! »

L’assurance aviation : une spécialisation peu commune

Même avec très peu de concurrents sur le marché, Charette Assurances Aviation a ajouté de nouvelles spécialités au fil des ans : par exemple, en plus des produits d’assurance pour avions privés, ultralégers, hélicoptères et drones, le cabinet offre des produits d’assurance en responsabilité civile pour couvrir les risques lorsque les appareils sont entreposés dans les hangars. Ils assurent aussi des écoles d’aviation, des ateliers de maintenance…

Une autre particularité : les assureurs qui œuvrent dans ce domaine se spécialisent dans certains types d’appareils ou de risques. Les critères d’assurabilité sont donc souvent plus difficiles à rencontrer et il arrive même parfois qu’un pilote ne réussisse pas à assurer son appareil, par exemple, lorsque son expérience n’est pas jugée suffisante pour le type d’avion qu’il aimerait se procurer. Par contre, il y a rarement d’importantes difficultés lors des réclamations, car celles-ci sont gérées par un bureau d’ajusteur spécialisé dans le domaine, et ce à travers le monde.

Le défi d’être entrepreneur

Sylvie et Ghislain sont très fiers de leur carrière et de leur cabinet. Mais il leur a fallu faire des sacrifices. « Nous n’avons pas pris de vacances ensemble, Sylvie et moi, pendant plus d’une quinzaine d’années, indique M. Charette. Nous ne pouvions pas quitter l’entreprise en même temps parce qu’il fallait être là pour servir nos clients. Mais cela en valait la peine. »

Leur prochain défi est d’assurer la pérennité de leur entreprise tout en planifiant correctement leur retraite. La décision récente du gouvernement du Québec d’assouplir les dispositions fiscales pour que les parents qui souhaitent vendre leur entreprise à leurs enfants ne soient pas pénalisés leur sera d’ailleurs favorable. « Nous avons vraiment accueilli cette décision du Québec avec soulagement. Pour Ghislain et moi, notre entreprise, c’est notre fonds de pension ! » lance Mme Charette avec passion. « Il reste maintenant au gouvernement fédéral à modifier sa législation afin que les ventes intergénérationnelles ne soient plus défavorisées. Être pénalisés alors que nous souhaitons transférer notre cabinet à nos enfants, ce n’est pas équitable pour des entrepreneurs comme nous, qui avons consacré notre vie à bâtir notre entreprise. »

Parions que la fibre familiale pour l’assurance aviation permettra à Caroline et Évelyne de poursuivre avec le même succès le travail de leurs parents !